26 décembre 2013

Noël, le retour

Alors voilà, c’était de nouveau Noël, un Noël en imperméable et bottes en caoutchouc. Je vous épargne les cadeaux cette année, moins culinaires que l’année dernière, à part une très jolie spatule en silicone et en bambou et un mignon petit tablier… Et sans oublier aussi ce splendide poêle à bois :





Mais je sais que ce qui vous intéresse vraiment, c’est  : qu’est-ce qu’on a mangé ? Alors, [avec la voix de Fernand Raynaud], on a mangé : les boulettes de lentilles, champignons et noix de Oh She Glows, accompagnées de leur sauce aux airelles et aux poires ; de la purée de pommes de terre avec une sauce aux oignons ; de la mâche avec une vinaigrette au vinaigre de Xérès ; de la tarte aux pommes et de la glace au Grand-Marnier.

Ma grand-mère, qui a il est vrai le cerveau légèrement ramolli, était persuadée que les boulettes c’était de la viande, et a demandé un certain nombre de fois qu’on lui resserve de la viande ou qu’on lui mette de la sauce sur sa viande. Bon, ça c’était avant qu’elle commence à s’amuser avec une serpe…





J’ai remplacé l’ail par de l’oignon, parce que l’association ail-airelles ne m’inspirait pas plus que ça, et éliminé le romarin que je n’aime pas particulièrement. Ah, et remplacé le kale, introuvable dans le coin, par du persil haché.

(pour environ 25 boulettes)

220 g de lentilles vertes crues
200 g de cerneaux de noix
500 g de champignons de Paris
1 oignon
90 g d’airelles (cranberries) séchées
100 g de petits flocons d’avoine
4 c. à soupe de graines de lin moulues + 6 c. à soupe d’eau
2 c. à soupe de vinaigre de Xérès
Persil haché
Huile d’olive
Origan
Thym
Sel

Mettre les lentilles dans une casserole, couvrir d’eau, ajouter du sel, ¼ d’oignon et du thym, couvrir et laisser cuire jusqu’à ce que les lentilles soient tendres en rajoutant de l’eau si nécessaire. Égoutter une fois que les lentilles sont cuites, puis écraser au presse-purée.

Mélanger les graines de lin et l’eau dans un bol et laisser reposer. Hacher séparément au mixer les airelles séchées et les noix, mettre de côté, puis mixer les flocons d’avoine pour obtenir une farine grossière.

Hacher le reste de l’oignon, et faire revenir dans une très grande poêle ou un grand faitout avec de l’huile d’olive. Laver les champignons, couper les pieds, et hacher au mixer. Ajouter aux oignons une fois qu’ils sont dorés, et faire revenir jusqu’à ce que les champignons aient rendu leur eau.




 Saler, ôter du feu, puis ajouter les lentilles, les flocons d’avoine, le mélange graines de lin – eau, les noix, les airelles, les herbes et le vinaigre de Xérès. Goûter pour vérifier que c’est assez salé.

Laisser un peu refroidir, et huiler légèrement une grande plaque à pâtisserie. Préchauffer le four à 180 °C en chaleur tournante.

Mouillez vos mains, et formez des boulettes, puis déposez-les sur la plaque à pâtisserie. 



Cuire 10 minutes, puis sortir la plaque, retourner les boulettes et laisser cuire encore 10 minutes. Servir chaud avec la sauce aux airelles. Très bon aussi froid avec la sauce le lendemain.


250 g d’airelles surgelées
1 grosse poire mûre
110 g de sucre blond
1 pincée de sel

Mettre tous les ingrédients dans une casserole, couvrir et laisser cuire jusqu’à épaississement. Peut se préparer plusieurs jours à l’avance.








** Tarte aux pommes ** 

 Pâte feuilletée vgl
5 pommes reinette
2 c. à soupe de sucre blond
2 c. à soupe de sucre complet
1 c. à soupe de jus de citron
4 c. à soupe d’eau
1 c. à soupe de Grand-Marnier

Peler les pommes, couper en morceaux et mettre dans une casserole avec les sucres, le jus de citron et l’eau. Couvrir et laisser cuire jusqu’à ce que les pommes soient tendres. Laisser refroidir.

Préchauffer le four à 180 °C . Foncer un moule à tarte avec la pâte, percer le fond à la fourchette, étaler la compote sur la pâte, et cuire 35 minutes à 180 °C. Laisser refroidir 15 minutes, puis arroser avec le Grand-Marnier.


** Glace au Grand-Marnier **

50 cl de lait de soja Soja Douceur et Calcium de Bjorg
12 cl de crème de coco
20 g d'arrow-root
100 g de sucre blond
1 c. à café d'extrait de vanille
4 c. à soupe de Grand-Marnier
20 gouttes d'huile essentielle d'orange douce
1 pincée de sel

Dans une casserole, délayer l'arrow-root avec le lait. Ajouter la crème de coco et le sucre, puis porter à ébullition en mélangeant au fouet jusqu'à ce que ça ait épaissi. Hors du feu, ajouter l'huile essentielle, le Grand-Marnier et la vanille. Verser dans un saladier et laisser refroidir, puis couvrir d'un film plastique et réfrigérer plusieurs heures avant de faire prendre en sorbetière.




14 décembre 2013

Red velvet crinkle cookies (The Sweet Life)

Ces petits biscuits moelleux aux couleurs du Père Noël sont une alliance entre deux pâtisseries bien connues outre Atlantique, le red velvet cake, un gâteau légèrement chocolaté et coloré en rouge, et les crinkle cookies, des cookies qu'on roule dans le sucre glace avant de les faire cuire pour créer un joli motif craquelé. Le cacao reste discret, et le goût de ces biscuits est assez difficile à définir, quelque chose d'assez doux et vanillé, avec peut-être une petite touche de réglisse.

La recette vient du blog The Sweet Life, via le vegan Christmas cookie swap actuellement en cours sur Keepin' it kind

Attention au colorant rouge, le E124 et E123 sont faits avec des cochenilles, et ne sont donc pas véganes. Vous pouvez y aller avec le E121, 128, 129, 160e, 163, 166, 172, 181. Et si tous ces E vous coupent un peu l'appétit, faites-les sans. Ils ne seront pas rouges, mais c'est pas très grave... 




 

Pour une douzaine de cookies


200 g de farine
10 g de cacao
1/4 c. à café de levure chimique
1 pincée de bicarbonate de soude
3 c. à soupe de chocolat blanc haché (Sweet William pour moi)
sel

70 g de margarine (j'ai mis moitié margarine allégée et moitié huile de coco)
110 g de sucre blond
80 g de compote de pommes non sucrée (maison si possible)
1/2 c. à café d'extrait de vanille
1/2 c. à café de vinaigre de cidre
colorant rouge

sucre glace

Mélanger ensemble farine, cacao, sel, levure et bicarbonate.

Mélanger séparément la margarine, le sucre et la vanille et travailler jusqu'à obtenir une texture crémeuse. Ajouter la compote de pommes (froide) en deux fois, bien mélange, puis ajouter le colorant alimentaire.

Ajouter les ingrédients secs et bien mélanger. Rajouter du colorant si la pâte n'est pas assez rouge.

Mettre au frais pendant une heure ou deux pour faire durcir la pâte.

Préchauffer le four à 180 °C. Couvrir une plaque à pâtisserie de papier cuisson ou d'une feuille de cuisson en silicone.

Mettre le sucre glace dans une assiette creuse, former des boules de pâte de la taille d'une grosse noix en les roulant entre vos paumes, passer chaque boule dans le sucre glace, puis poser sur la plaque de cuisson en espaçant suffisamment (les cookies vont s'étaler à la cuisson).


 
Cuire 12 minutes à 180 °C. Laisser refroidir sur une grille.




9 décembre 2013

Solitude des mangeurs de carottes

Vous devez trouver, mes lecteurs, que je vous abandonne un peu, ou même beaucoup, ces derniers temps. Pour me racheter, je voudrais aborder un sujet qui concerne malheureusement pas mal d'entre nous (vous me dites si je me trompe, comme ça je me sentirai encore plus mal et je penserai qu'en fait c'est juste moi qui ai un problème). J'ai nommé : le désert sentimental.

On devient végane pour toutes sortes de raisons, toutes excellentes évidemment, mais qui aboutissent à un résultat commun : on est plus franchement comme tout le monde. Ce qui, en soi, est selon moi une bonne chose, mais va venir compliquer un chouïa nos rapports, avec, euh, tout le monde, précisément, ou en tout cas pas mal de monde.

Et quand on a fait ça tout seul dans son coin, parce qu'il faut bien le dire, c'est quand même plus facile quand on a que soi à convaincre, eh bien, disons que c'est là que les ennuis commencent.

Après une période de célibat d’une longueur variable, parsemée de rencontres aussi brèves que, hum, foireuses, on décide alors (ou pas, hein, c’est vous qui voyez…) de se lancer dans une grande aventure : les rencontres en ligne.

Là, plusieurs possibilités s’offrent à vous : soit vous envisagez avec difficulté le fait de vivre (et éventuellement de procréer) avec quelqu’un d’autre qu’un végane ou un végétalien. Dans ce cas, c’est simple, il ne vous reste plus qu’à trouver la perle rare (= quelqu’un qui vous plait et à qui vous plaisez), et je vous souhaite beaucoup de courage dans cette entreprise qui pourrait bien s’avérer être, comment dire… l’œuvre d’une vie.

Soit vous décidez de tenter le coup avec des omnivores ou des végétariens, parce que c’est pas bien d’être sectaire et replié sur ses convictions, que cette personne a l’air sympathique et ouverte d’esprit, et que comme dit toujours votre grand-tante Gisèle, qui ne tente rien n’a rien.

Première option : l’omnivore a priori « intéressé » par votre « démarche ». Ou du moins, c’est ce qu’il a affirmé lorsque vous avez dialogué. Ca va se gâter assez vite. On constate quand on le rencontre que soit l’individu en question n’avait tout simplement pas bien saisi le concept du véganisme (faites un dessin la prochaine fois, c’est plus sûr...), soit qu’il a juste fait semblant d’être intéressé parce que à la base, ce qu’il veut, c’est vous mettre dans son lit, et qu’il n’en a absolument rien à secouer de vos beaux principes. S’ensuivra alors une litanie de lieux communs à base de lions mangeant des gazelles, de cris de carottes, de carences en protéines, de sectes et d’impuissance sexuelle, sans oublier bien sûr le fait que c’est très mal d’imposer des choses à ses enfants. Genre, dès qu’il sait marcher, le gamin, tu lui files les clés de la voiture, comme ça, il va au supermarché faire ses courses, et il achète ce dont il a envie. Et s’il a envie de se cuisiner un cassoulet, eh ben il se cuisine un cassoulet. Parfaitement. C’est ça, ma petite dame, l’éducation moderne. Quelle idée, vouloir transmettre ses valeurs les plus essentielles à ses enfants, vraiment…

Deuxième option : le végétarien. Alors je ne doute absolument pas que l’immense majorité des végétariens se comportent de façon amicale lorsqu’ils sont faces à un végane, mais j’ai malgré tout constaté que certains d’entre eux se montraient encore beaucoup plus agressifs et sur la défensive qu’un bon vieil omnivore. Ce qui est finalement assez logique : l’omnivore ne se sent pas franchement concerné, il peut donc vous considérer (parfois) avec bienveillance, à condition que vous n’essayiez pas de le « convertir », hein, faut pas pousser non plus. Le végétarien, lui, est face à une personne qui a en général suivi la même démarche que lui mais est allée au bout (ben oui, je vais encore me faire des copains, mais le véganisme, ce n’est pas de l’extrémisme, c’est de la cohérence, rien de plus). Et qui donc lui rappelle, même sans le vouloir, que lui, il n’y est pas allé, au bout. D’où une nouvelle litanie où s’entremêleront cette fois joyeusement les vaches qui font joli dans les prés, les moutons qui mangent l’herbe dans la montagne parce que sinon, ça va pousser et alors on pourra plus aller où on veut comme on veut, les chaussures sans cuir qui font transpirer, les pulls sans laine qui tiennent pas chaud, et le fromage de la ferme d’à côté qui est si bon et ils sont très gentils avec leurs chèvres, d’abord. Gageons que là aussi, après peut-être une tentative de discussion si vous êtes dans un bon jour, les choses vont se terminer assez prématurément.

Troisième option, de très loin la pire : l’ancien végétarien/végétalien (il doit exister d’anciens véganes, mais c’est plus rare). Tout plein de naïveté et d’innocence, vous vous êtes dit que c’était quelqu’un avec qui vous aviez des tas de choses en commun, et qu’il n’aurait sûrement besoin que d’un léger encouragement pour repartir dans la bonne voie. Ha. Quelle bonne blague. Il n’y a rien de pire qu’un ex-végé. Parce qu’il a essayé, et qu’il a laissé tomber. Et ce, pour une foule de raisons, mais maintenant, il veut absolument vous démontrer par a+b que ça n’est pas possible. En niant plus ou moins au passage votre existence et celle des millions d’autres végéta*iens présents sur la planète. En général, il vous exposera une théorie fumeuse comme quoi l’absence de je ne sais trop quelle molécule obscure qui n’est présente que dans la viande entraine la fonte des muscles, si, c’est vrai, c’est son médecin généraliste qui lui a dit (le problème n’étant bien sûr pas du tout qu’il ne se nourrissait que de laitue et de haricots verts…). Il conserve tout de même un petit fond de culpabilité (du moins si les raisons de son végétarisme avaient une base éthique) et aura à cœur de vous convaincre qu’il a essayé mais que ça n’est pas possible, et que donc il est, quand même, quelqu’un de formidable.

***

Demain, pour me réconcilier avec Noël qui approche et qui est toujours un agréable moment à passer pour les célibataires, je vous fais des petits biscuits rouges et blancs très jolis à mettre sous le sapin. 



20 novembre 2013

Tarte aux pommes et à l'orange

On ne pense pas souvent à associer la pomme et l'orange, mais ça va pourtant très bien ensemble. Faites simplement attention à choisir des pommes acidulées et qui fondent à la cuisson (les différentes variétés de reinettes sont les meilleures pour les tartes), surtout pas des golden ou des gala ou toute autre variété de pommes sucrées et peu acides, qui donneront un résultat fadasse. Les pommes doivent contraster avec la douceur de la crème et la légère pointe d'amertume apportée par l'orange.

Si vous ne voulez pas utiliser d'alcool, remplacez le Grand-Marnier ou le Cointreau par du jus d'orange fraîchement pressé.









1 pâte feuilletée végétalienne (Croustipâte fait maintenant de la pâte feuilletée sans huile de palme)
3 à 4 pommes acides (reinettes)

Crème pâtissière

30 g de poudre Impérial (ou de fécule, augmenter dans ce cas la quantité de vanille)
50 g de sucre blond
8 cl de lait de coco
30 cl de lait de soja (Soja Douceur et Calcium Bjorg pour moi)
1 pincée de sel
1 c. à café d'extrait de vanille

2 c. à soupe de Grand-Marnier ou de Cointreau
8 gouttes d'huile essentielle d'orange douce ou d'arôme naturel
1 c. à café de jus de citron


Préparer la crème pâtissière : mettre la poudre ou la fécule dans une casserole avec le sucre et le sel. Délayer avec le lait de coco en évitant les grumeaux, puis ajouter le lait de soja et la vanille.

Porter à ébullition en remuant fréquemment au fouet pour éviter que ça attache. Ôter du feu dès que la crème a épaissi.

Ajouter le Grand-Marnier ou le Cointreau, l'huile essentielle et le jus de citron. Laisser refroidir.

Préchauffer le four à 190°C.

Foncer un moule à tarte avec la pâte, piquer le fond à la fourchette, étaler la crème refroidie dessus, puis terminer avec les pommes pelées et coupées en quartiers fins.

Cuire 35 à 40 min. à 190 °C. Pour faire briller, vous pouvez passer de la gelée de coings ou d'abricots au pinceau une fois la tarte refroidie (tarte meilleure froide).


25 octobre 2013

Festival Salamandre 2013



Le week-end dernier, j’étais (de nouveau) au Festival Salamandre, à Morges, à côté de Lausanne. J’ai (de nouveau) (mal) dormi dans l’abri antiatomique, grande spécialité suisse s’il en est, et qui me laisse toujours assez perplexe parce que je préférerais clairement en finir tout de suite plutôt que passer des mois coincée dans ce genre de trou à rats à manger des raviolis en conserve à même la boîte (pardon, petits rats, vos trous doivent probablement être nettement plus chaleureux et accueillants que les bunkers suisses).




Pas de cuisine cette fois-ci, j’ai fait barmaid. Servi environ un milliard de cafés, thés, jus de pomme fraîchement pressés (un délice), bières, sirops, eaux plates, eaux gazeuses (en Suisse, on a le choix entre l’eau "naturelle", sans bulles, "légère", avec un peu de bulles, et "gazéifiée", avec des tas de bulles) et gâteaux divers et variés. 

J'ai également découvert l'existence de l'énigmatique "café renversé", qui contrairement à ce qu'on pourrait croire ne consiste pas en un café bien chaud renversé sur la tête du client mais, selon Wikipédia et la dame qui m'a commandé ça et que j'ai fait répéter trois fois, en un "café servi avec plus de lait que de café". Un latte, quoi, en bon français. Un monsieur a ensuite essayé le jus de pomme renversé directement sur le bar et dans la caisse enregistreuse, une boisson qui, il faut l'avouer, produit son petit effet, à défaut de désaltérer. 




Au petit déjeuner, apparition d'un cousin germain de la Marmite britannique et de la Vegemite australienne, le Cenovis, une pâte brune et très salée à base de levure de bière et d'extraits de légumes. C'est végane, donc, mais comme le laisse entendre le slogan publicitaire de la Marmite, "Love it or hate it", ça ne plait pas forcément à tout le monde.

J'ai même réussi à voir deux films, dont cette merveille produite par la BBC. A part un passage difficile où un ours polaire se met à avaler des petites bernaches comme des cachous mais sera finalement chassé par un courageux escadron de labbes et de sternes arctiques, on vole au milieu des oies sauvages, on tournoie au-dessus d'Istambul avec les grues cendrées, et on voit un aigle royal écossais se faire ridiculiser par deux corneilles, des fous de Bassan se transformer en supersonique, et un épervier sortir bredouille et complètement étourdi d'un immense nuage d'étourneaux, illuminés par le soleil couchant. 

Je suis repartie le dimanche soir avec le traditionnel t-shirt, de beaux souvenirs et les pieds en compote.








2 octobre 2013

Feuilletés aux poires et aux amandes

Dimanche, dans l'après-midi, j'ai eu une subite et terrible envie de tarte aux poires et aux amandes, qui partage dans mon coeur la place de favorite avec la tarte au citron et la (regrettée car pas encore véganisée avec succès à ce jour) tarte aux groseilles meringuée de ma soeur.

Le non-végétalien se serait alors mis en quête d'une pâtisserie ouverte le dimanche et n'ayant pas vendu toutes ses tartes aux poires. Le végétalien en possession de poires aurait filé à la cuisine pour allumer le four. Mais hélas, trois fois hélas, chez moi, pas de poires. D'autant qu'elles sont fourbes, les poires, du genre à devenir blettes dès qu'on a le dos tourné tout en affichant un extérieur toujours parfait, (quoique pas aussi fourbes que le plat d'avocats posé actuellement sur ma table et en train de passer aussi silencieusement que sournoisement de la texture caillou à tout noir dedans sans jamais me laisser la moindre chance). 

Alors vous vous attendez peut-être à un miracle, des poires sont apparues soudainement, flottant dans l'air, auréolées d'une lueur divine et accompagnées d'une musique de circonstance. Un genre de génération spontanée de matière végétale par la seule force de la pensée. En fait il ne s'est rien passé de spécial (oui je sais, c'est nul comme chute), et j'ai fait une croix sur ma tarte jusqu'à hier, jour du marché. 

Et une fois en possession de ces sacrées poires, des Williams, juste mûres comme il faut, l'idée de tarte m'a finalement parue assez peu créative. Parce que l'important, l'essence même du concept, c'est surtout l'alliance des poires juteuses et légèrement acidulée et de la douceur crémeuse des amandes, juste accentuées par un peu d'amande amère. Voilà donc des feuilletés, avec nos poires couchées sur un lit de frangipane et enveloppées de pâte feuilletée dorée et croustillante. La frangipane est une version modifiée de celle de la tarte aux abricots de Vegan Desserts d'Hannah Kaminsky. 






(pour 4 feuilletés)

1 rouleau de pâte feuilletée vgl

2 poires Williams mûres

Frangipane : 

50 g de poudre d'amandes
25 g d'huile de coco
50 g de sucre blond
1 c. à soupe de graines de lin moulues + 3 c. à soupe de lait végétal
1/4 de c. à café d'extrait d'amande amère
1 c. à café bombée de farine
1 pincée de sel
1 c. à soupe d'amaretto

Mélanger les graines de lin et le lait dans un petit bol et laisser reposer 5 minutes. 

Mélanger sucre et huile de coco fondue, puis ajouter les graines de lin, l'arôme, l'amaretto, la farine et le sel. Bien mélanger. 

Préchauffer le four à 180 °C. 

Sortir la pâte feuilletée. Poser sur une plaque à pâtisserie en laissant le papier. Couper les bords arrondis pour obtenir un carré. 


Couper le carré en 4 carrés. 


Répartir la frangipane sur les carrés de pâte, en évitant les coins. 



Couper les poires en deux, et enlever délicatement le coeur avec un petit couteau pointu. 


Retourner et peler le plus fin possible (le mieux pour ça, l'épluche-légumes en U).


Poser sur une assiette et couper en éventail en laissant le haut intact, et un peu en biais, puis transférer sur le carré de pâte. 


Replier les coins de la pâte sur les poires. 


Passer un peu de lait de soja au pinceau sur la pâte pour dorer. Cuire 30 à 35 minutes à 180 °C. Laisser refroidir complètement avant de manger (presque meilleurs le lendemain). 



20 septembre 2013

Bircher muesli

Alors que les blogs américains fourmilent de recettes d'overnight oats, flocons d'avoine mis à tremper la veille dans un liquide et agrémentés de tout un tas de choses, cet article du Guardian m'a donné envie de revenir à celui par qui tout a commencé, j'ai nommé le Bircher muesli.

Maximilian Oskar Bircher, médecin suisse, barbu et féru de nutrition, a d'abord imaginé ce petit déjeuner pour les patients de son sanatorium aux alentours de 1900. Le principe de base : faire tremper les flocons d'avoine la veille dans un liquide (de l'eau à l'origine, et pas du lait. Ce cher Maximilian était décidément très avancé pour son époque et considérait entre autres que c'était une nettement meilleure idée de se nourrir de fruits, légumes et noix que de pain et de viande), puis ajouter au moment de manger du jus de citron, de la pomme râpée et d'autres fruits frais.

La recette du Guardian fait tremper les flocons dans du jus de pomme pur, et c'était un peu acide pour mon goût, mais ça dépend du jus de pomme, et du type de pomme crue qu'on ajoute à la fin. Je préfère mettre moitié eau moitié jus de pomme, et ajouter du coup un peu de sucre ou de sirop d'agave. Pour les ajouts, en plus de la pomme râpée, les possibilités sont infinies : fruits frais ou secs, noix, graines... Ma combinaison préférée : des amandes hachées et des pruneaux. Si vous voulez en plus une bonne dose d'omega 3, ajoutez 1 c. à café de graines de chia au moment du trempage, et augmentez un peu le liquide, qui va être absorbé par les graines.



(pour 2 personnes)
 
100 g de flocons d'avoine (prendre des bios, moins précuits que ceux en vente au rayon céréales des grandes surfaces, qui ont tendance à partir en bouillie)
100 g d'eau
100 g de pur jus de pomme
1 pincée de sel
2 c. à café de sucre roux ou de sirop d'agave

4 c. à soupe de yaourt de soja nature (Sojade pour moi)
1 pomme plutôt acide
ajouts divers : noix hachées, graines, fruits secs ou frais...

La veille au soir, mettre dans un récipient les flocons, l'eau, le jus de pomme, le sel et le sucre. Couvrir et mettre au frais pour la nuit.

Le lendemain matin, ajouter la pomme râpée (laisser la peau si elle est bio), le yaourt, et les noix, fruits etc. Mélanger et manger sans attendre.


8 septembre 2013

Catastrophes culinaires, épisode 2

L'immense majorité du temps, les blogueurs culinaires partagent une recette quand elle est réussie, pas quand ça se solde par un échec cuisant, ou, plus humiliant encore, par quelque chose de pas réellement mauvais, mais dont l'humanité aurait très facilement pu se passer.

On a cependant tendance à oublier qu'un ratage, un vrai beau ratage bien honnête et finalement bien réussi (c'est pas encore sorti, ça, au rayon "Développement personnel" de la FNAC : "Réussir vos échecs" ?), permet à ses lecteurs de rigoler un bon coup du malheur des autres, euh, pardon, je voulais dire bénéficier de l'expérience d'autrui afin de ne pas répéter les mêmes bourdes. 

L'année dernière, vous aviez eu droit à mes nombreux mais ô combien infructueux essais de macarons végétaliens. Hier, j'ai ajouté un nouvel épisode à mes catastrophes culinaires, avec la pâte à tarte à l'huile d'olive de Vegan Pie in the Sky, de la pourtant habituellement très fiable Isa Chandra Moskowitz. Ca n'a pas été aussi catastrophique que ce mémorable essai de pâte à tarte sans gluten, mais pas loin.

La margarine végétale, comme vous savez, contient cette sacrée huile de palme qui risque bien de causer la disparition de pas mal d'espèces animales, et en particulier des orangs-outangs. Pas très cohérent avec un mode vie végane, d'où l'essai de cette recette de pâte à tarte à base d'huile d'olive. Je précise que j'ai déjà fait des pâtes à tarte avec de l'huile à la place de la margarine, comme de l'huile de coco, ou moitié margarine, moitié huile neutre. Mais cette recette m'intrigait, en mettant d'abord l'huile d'olive au congel pour la faire durcir avant de l'utiliser. C'était censé donner une texture partculièrement légère à la pâte. Bon.

J'ai mis mes 16 cl d'huile au congel dans une boite hermétique. Au bout de deux heures et quelques, elle avait bien figé :




Etape suivante : couper en dés, ajouter à la farine, et travailler du bout des doigts pour obtenir une texture sableuse, comme d'hab pour une pâte brisée. Là ça s'est gâté. D'abord, l'huile fond instantanément au contact des mains (il faut peut-être les mettre aussi une heure ou deux au congel ?), d'autre part, il doit y avoir un problème au niveau des proportions huile / farine, parce que une fois qu'elle a été incorporée, la pâte a formé une boule sans que je puisse ajouter d'eau froide. Ca ressemblait nettement plus à une pâte à sablés qu'à de la pâte brisée.




Une fois étalée, impossible de la transférer en un seul morceau dans le moule, j'ai fait un atelier patchwork et pâte à modeler. C'est probablement là qu'une personne raisonnable aurait jeté l'éponge et mangé ses myrtilles telles quelles, mais je voulais voir ce que ça donnerait une fois cuit.



Verdict : ça ne se tient pas plus une fois cuit que cru, et c'est désagréable une fois dans la bouche, en même temps sableux et collant. Un peu comme des montecaos, mais en bien pire, et les montecaos, c'est bon.



Pas fait exprès, mais on dirait assez un genre de monstre myrtillesque sur le point d'engloutir des pommes de pin...

La prochaine fois, je réessaye l'huile d'olive, mais sans me casser la tête, en mettant le poids habituel de matière grasse (90 g pour 200 g de farine).




25 août 2013

Houmous aux herbes et à l'oignon rouge (Pickles & Honey)

Un houmous qui rappelle nettement plus les Etats-Unis que le Moyen-Orient, inspiré du ranch dressing, une sauce à base de crème aigre ou de petit lait, épices, oignon, ail et fines herbes. Comme l'houmous plus traditionnel, se mange dans un sandwich, avec des falafels, comme sauce pour tremper des légumes crus, sur une salade verte ou du pain grillé, ou comme ici en salad-wrap avec de la menthe et des tomates cerises.

Une recette du toujours formidable blog Pickles & Honey






450 g de pois chiches cuits
6 cl d'eau
3 c. à soupe de ciboulette hachée
3 c. à soupe de persil haché
2 c. à soupe d'oignon rouge haché
2,5 c. à soupe de vinaigre de cidre
2 c. à soupe d'huile d'olive
2 c. à soupe de tahin
2 c. à soupe de levure de bière
1 c. à café de sel (1/2 si vos pois chiches sont salés)
1/2 c. à café d'ail déshydraté

Mixer tous les ingrédients ensemble, sauf l'oignon rouge. Ajouter à la fin, et mixer encore un peu pour incorporer. Goûter pour vérifier l'assaisonnement. 

Servir frais.

22 août 2013

Fin d'été










C'est la fin des vacances, et les petits foulques ont bien grandi. Ils se promènent seuls, sans leurs indignes parents, et grignotent des algues en profitant du soleil. Hier soir, j'ai vu un héron déambuler au clair de lune dans le canal sous mes fenêtres. Les martinets sont partis sans dire au revoir.

Cet été, j'ai donné le biberon à des écureuils, câliné des canetons, poursuivi des cigognes, colorié des hérissons, gavé des martinets, lavé des hirondelles, pesé des gobemouches, cherché des chauves-souris, fait des tas de gâteaux, marché dans des torrents de montagne, cueilli des cassis, servi des pizzas et lavé d'innombrables plats à meze. J'ai bronzé façon randonneur, et suffoqué de chaud à Strasbourg. J'ai été réveillée la nuit par des lérots querelleurs, des poneys enrhumés et un capricorne géant. J'ai revu toute la saison 1 d'Urgences. Je n'ai toujours pas essayé ma tente, ni la jolie petite lanterne qui va dedans.

Et j'ai testé des choses pour vous, parce que malgré les apparences, je ne vous ai pas complètement oubliés...

D'abord, le déo de la marque Biopha, vendue en GMS pour pas cher, bio, et non testée (c'est marqué dessus). Verdict : ça marche. Je mets avant un peu d'huile de noix de coco, parce que c'est naturellement antibactérien, nourrissant, et que ça protège la peau des irritations.



Ensuite, les nems aux légumes de chez Picard. J'avais envie d'essayer depuis un article de VG-Zone.Verdict, c'est assez bof, fadasse, et je n'aime pas l'association avec la sauce sucrée. Le deuxième essai avec une sauce maison proche de la sauce à nems (parce qu'il y a du poisson, dans la sauce à nems, hélas), vinaigre de riz, sirop d'agave, piment de Cayenne et ail frais, est nettement mieux passé. La texture est bien, le goût, à améliorer. J'ai par contre fait le plein d'esquimaux façon smoothie aux fruits, et de leur délicieux sorbet 100% coco. 





Et puis le No-Muh-Chäs Melty de Vegusto, testé sur une pizza. D'abord, j'aurais probablement dû le râper au lieu de le couper en tranches, mais la texture assez humide n'y incite pas franchement. Ensuite, je trouve que ça n'apporte pas grand-chose au résultat final. On se rapproche vaguement de la Vache Qui Rit, tant au niveau du goût que de la consistance, et la pizza aurait été aussi bonne sans.


22 juillet 2013

Eléments de psychologie foulque : l'héritage shadokien

En plus d'une certaine ressemblance physique, avec sa silhouette rondouillarde et ses grandes pattes, le foulque a fait sienne l'une des théories fondatrices de la culture Shadok : "En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc, plus ça rate, plus on a de chances que ça marche."

Le foulque applique ça à la production de petits foulques ("ma première nichée a raté, donc j'en refais illico une autre exactement dans les mêmes conditions") mais surtout, surtout, à la construction de son nid. 

Présentation de la pièce à conviction n° 1 : premier nid de M. et Mme Foulque, totalement inaccessible aux poussins une fois dans l'eau. 


Pièce à conviction n° 2 : deuxième nid (derrière la bouée), construit après constatation du problème et finalement équipé d'une rampe à foulques maison (modèle breveté).



Troisième nid, construit après disparition du bateau sur lequel était le nid n° 2. Aucun accès pour les poussins. Les parents se cassent la figure sur la bache en plastique.



Quatrième tentative, toujours totalement hors de portée des petits, et dans laquelle on décèle un certain manque de conviction, malgré le soin apporté à la décoration. 



Découragement final, et poussins résignés en équilibre précaire sur une chaîne de bouée.