24 mars 2014

Salades d'hiver

Cet hiver, j'ai mangé des quantités de salades, qui tournaient toujours un peu autour des mêmes éléments, et même si je conçois que le concept est moyennement révolutionnaire, je me suis dit que ça donnerait peut être quand même de l'inspiration à certains.

D'abord, ces salades n'utilisent que des trucs de saison, mais permettent d'avaler quantité de légumes crus et donc de vitamines, ce qui est plutôt bien pendant les mois d'hiver. Ensuite, elles sont constituées d'une base, qu'on peut préparer en grande quantité et stocker ensuite au frais pendant quelques jours, et d'autres choses qu'on ajoute selon les envies ou ce qu'on trouve au marché. Quand on peut manger chez soi à midi, ça fait une salade prête en dix minutes, et si on peut pas, elle se conservera très bien au frais jusqu'au moment de la manger, puisque la sauce n'est que dans la couche inférieure de la salade...

 Mes deux bases sont les suivantes :

 - chou blanc + carottes



- betterave crue + carottes



J'ai essayé avec du chou rouge et c'était assez mauvais, mais à vous de voir. Pour les carottes il vous faut vraiment des carottes bien sucrées, surtout avec le chou.

Je passe tout ça au robot mixer, carottes et betterave avec la râpe fine, chou avec le truc à lamelles fines, et je stocke ensuite au frais sans sauce, et ça se garde sans problème quatre ou cinq jours.

Quand vous avez décidé de manger votre salade, vous mettez la quantité que vous voulez dans un saladier, vous ajoutez des herbes et de la sauce, vous mélangez, et après ça vous ajoutez par-dessus (important, comme ça tout n'est pas mélangé et plein de sauce) un certain nombre de choses qui vont bien avec. Comme l'idée c'est de manger ça en hiver, le choix n'est pas non plus immense, mais voilà mes combinaisons préférées :

Salade aulacienne  : chou - carottes + germes de soja + noix de cajou pilées + sauce citron-agave* + menthe (seul élément pas franchement hivernal, j'avoue...) 




- Chou - carottes + pomme acide + sauce aux cacahuètes de Vegan with a Vengeance + menthe 




 - Betteraves - carottes + sauce citron-agave* + mâche + avocat + ciboulette et aneth






Ou en version de luxe  : Chou - carottes + sauce citron-agave* + mâche + avocat + cerfeuil et ciboulette + champignons + graines germées




Autres suggestions d'ajouts : endives (avec betteraves), radis noir en lamelles (idem), fenouil, différentes graines germées, graines de courge ou tournesol...

Pour accompagner ma salade avec des protéines et éviter d'avoir faim deux heures après, je pioche dans les boulettes / galettes, qui peuvent aussi être préparées plusieurs jours à l'avance en quantité et cuites vite fait au moment du repas :

escalopes de pois chiches en version tandoori
- veggie burgers (Oh She Glows)


J'aime aussi beaucoup en ce moment les boulettes de Mlle Pigut, qui doivent cuire au four une trentaine de minutes mais sont excellente froides les jours suivants.

Et au passage, la sauce aux cacahuètes, elle est aussi parfaite pour tremper des bouts de seitan grillé dedans.


* Sauce citron-agave
 
1 c. à café de moutarde de Dijon
1,5 c. à café de sirop d'agave
2 c. à soupe de jus de citron
1 c. à soupe d'huile d'olive
3 c. à soupe d'huile neutre (colza, tournesol...)
1 pincée de sel

14 mars 2014

Petit pensionnaire

C'est la première fois que je m'occupe sérieusement d'un escargot. Lérots, hérissons, chauves-souris, écureuils, renardeaux, lappereaux, lièvres, cannetons, abeilles, oiseaux en tous genres, tout ça, je maîtrise à peu près. J'ai toujours du mal à attraper les cygnes et les rapaces, j'ai peur des hérons (et des phoques quand ils s'énervent), mais je suis plutôt incompétente sur les escargots.

Donc je m'instruis. J'ai relu les deux numéros de la Hulotte sur les escargots des haies (quoique je crois que mon pensionnaire est un escargot de Bourgogne), et j'apprends des choses étranges, par exemple que les escargots peuvent creuser des galeries dans des roches calcaires en produisant de l'acide (pour se mettre au frais et à l'ombre l'été), et que l'osmie bicolore, cousine de l'osmie dorée (abeilles sauvages) a mis au point un truc totalement délirant pour pondre ses œufs.

Elle commence par se trouver une coquille d'escargot vide pas trop grande, pour pouvoir la tourner comme elle veut. Ensuite, elle entasse au fond des quantités de pollen et de nectar, puis pond un oeuf, avant de se dépêcher de poser une cloison végétale (cloison à poser dare dare et sans ressortir de la coquille, parce qu'une petite guêpe pleine de mauvaises intentions surveille toute l'opération). Après ça, elle déménage des quantités de petits cailloux et bouts de terre qu'elle ajoute dans la coquille après sa cloison. Quand elle a fini son terrassement, elle fait basculer la coquille pour que l'ouverture soit contre le sol, creuse tout autour pour fermer le tout hermétiquement, et pour planquer son œuvre, elle va ramasser des brindilles et des herbes qu'elle entasse sur la coquille. A part ça, on est les seuls à être dotés d'intelligence, n'est-ce pas ? L'histoire ne dit pas en revanche comment la larve arrive à sortir de ce coffre-fort. Peut-être tout simplement en boulottant la coquille...

Il s'avère donc que mon très jeune escargot a besoin de beaucoup de calcium pour fabriquer sa coquille. Des coquilles vides par exemple, ou des cailloux calcaires à sucer. Pour l'instant, il a goûté de la salade (bon), du chou chinois (excellent), de la mâche (pas mal), du chou blanc (bon mais trop dur), et de la pomme reinette (non). Je lui ai mis de l'endive aujourd'hui, mais il fait la sieste sous une feuille de mâche.

Et si votre escargot dort le pied à l'air, c'est qu'il est satisfait du taux d'humidité ambiant. Sinon, il se fabrique avec son mucus un joli couvercle hermétique plus ou moins épais selon qu'il a l'intention de dormir quelques heures ou tout l'hiver. 











6 mars 2014

Coeurs à l'orange

Hier c'était l'anniversaire de ma grand-mère, mais comme elle a un chouïa d'Alzheimer, on peut lui fêter le lendemain, ou trois mois en retard, et ça lui fait tout autant plaisir vu qu'elle avait de toute façon oublié. Les festivités ont eu lieu au soleil sur un banc du jardin de sa maison de retraite, avec un invité surprise, un autre pensionnaire qui ne savait pas que ça n'était pas son anniversaire à lui. Qui n'aurait pas su si ça l'avait été, de toute façon, parce que ça fait partie des nombreuses choses qui ont disparu de sa tête. Alors on a sorti l'Opinel et on a partagé nos cœurs. 

Malgré le rose, ils sont à l'orange, mais sanguine. Si vos oranges ne le sont pas, ça n'est pas très grave, ils seront juste jaunes au lieu d'être roses. 








Pour 5 cœurs...

* Gâteaux : 

230 g de farine
120 g de sucre blond
1 c. à café de levure chimique
1 c. à café de substitut d’œuf Orgran
1/4 c. à café de bicarbonate de soude
sel

14 cl de jus d'orange sanguine frais
12 cl de lait de soja
3 c. à soupe de yaourt de soja nature
12 cl d'huile neutre (colza)
1 c. à café de vinaigre de cidre
2 c. à café de jus de citron
zeste d'une orange sanguine bio
1 c. à café d'extrait de vanille
1/2 c. à café d'extrait d'amande amère
15 gouttes d'huile essentielle d'orange douce

Mélanger les ingrédients secs d'un côté et les liquides de l'autre. Ajouter les secs aux liquides, mélanger juste assez pour incorporer la farine. Verser dans des moules individuels (en silicone pour moi), et cuire 25 minutes dans un four préchauffé à 180 °C. 

Démouler sur une grille, puis laisser complètement refroidir tête en bas (évite les marques de grilles). Si le dessus est bombé et empêche de les poser à plat, couper ce qui dépasse avec un couteau bien tranchant une fois qu'ils sont refroidis. 


* Crème pâtissière à l'orange : 

20 g de poudre Impérial
25 g de sucre blond
5 cl de lait de coco
20 cl de lait de soja
1 pincée de sel
1/2 c. à café de jus de citron
1/2 c. à café d'extrait de vanille
10 gouttes d'huile essentielle d'orange douce
2 c. à soupe de Grand-Marnier

Mettre la poudre, le sucre et le sel dans une casserole. Délayer avec le lait de coco, puis ajouter le lait de soja. Faire chauffer à feu doux en remuant au fouet jusqu'à ce que le mélange épaississe. Hors du feu, ajouter le reste des ingrédients. Laisser refroidir. 

Quand vos gâteaux sont bien refroidis, couper en deux, fourrer avec la crème, puis glacer avec un mélange sucre glace + jus d'orange sanguine filtré (marche très bien avec une petite passoire à thé).