31 octobre 2015

Brèves de standard

En ce moment, pour quelques semaines et parce que j’ai besoin de sous (vraiment dommage que les véganes ne se nourrissent pas réellement d’herbe, de pommes de pin et de cailloux), je fais un boulot à la con. Je suis téléopératrice dans une société de chauffage. J’ai un casque-micro sur la tête, un truc qui passe l’envie de se coiffer joliment le matin parce que ça s’accroche et vous tire des mèches dans tous les sens, mais qui permet d’avoir la paix parce que les gens ne savent jamais très bien si vous êtes en ligne en train d’écouter quelqu’un vous raconter sa vie, ou juste en train de rêvasser à un avenir meilleur.

Je prends en majorité des demandes de dépannage, c’est un peu le bureau des plaintes et des réclamations. Trop froid ou trop chaud, douches glacées ou bouillantes, pannes de VMC et champignons dans la salle de bain, fuites plus ou moins spectaculaires, et puis ceux qui ne peuvent pas dormir parce qu'ils entendent l'eau couler dans les radiateurs ou le bruit de la chaudière située dix étages plus bas... Des gens gentils, d’autres pas du tout, des patients, des énervés, des lents, des excités, des bizarres, des malades, des dépressifs…

Une personne sur trois, à la louche, ne connaît pas par cœur son numéro de téléphone. L’a noté quelque part, mais jamais à côté de l’endroit d’où elle téléphone, par exemple sur un papier rangé au fond de son sac à main (les petites mamies) ou dans une pièce de l’appartement où ça ne capte pas. Il y a aussi ceux qui le connaissent pas bien mais qui tentent quand même, se mélangent les pinceaux pendant cinq minutes  - 69, non, 39, non 69, enfin 79 ! - puis s’énervent parce qu’on leur fait répéter

Best-of :

« Ben je m’appelle jamais. »

« J’en ai changé l’année dernière. »

« Attendez, je cherche un crayon. » Pour quoi faire, pour l’écrire sur le mur une bonne fois pour toutes ?

Il y en a aussi qui ne savent pas très bien où ils habitent… Ils doivent déménager souvent, en plus de changer tout le temps de numéro de téléphone… Ou alors ils s’écrivent jamais…

Et puis il y a les gens qui donnent leur adresse, leur nom ou celui de leur société à toute vitesse, et refont pareil quand on leur demande de répéter. Si on a pas compris la première fois, la deuxième ça sera pareil. Et la troisième aussi.

Ceux qui appellent avec la télé à fond, et qui vous font tout répéter. Ou avec les gosses à fond. « Mon chéri, arrête, tu vois bien que maman est au téléphone » (efficacité = zéro), ou version trash, « Putain tu vas la boucler, j’entends rien à c’qu’elle me dit ! » (efficacité = idem). 

Ceux qui vous rendent dingue : ‘Madame, vous n’avez pas besoin d’un dépannage, vous avez bien la température contractuelle de 19°C chez vous, vous venez de me le dire’. – ‘Mais je veux que le technicien passe quand même chez moi, j’ai mis le thermostat à 21°C, ça devrait monter à 21°C’. – ‘Mais Madame, je viens de vous dire que vous n’aviez pas de panne, que vous avez la température prévue dans votre résidence, c’est réglé comme ça en chaufferie, ça montera pas plus haut, même si vous mettez votre thermostat sur 35°C’ – ‘Oui eh bien vous dites à un technicien de venir me régler le chauffage, j’ai mis sur 21°C et j’ai que 19°C’………………

Ceux qui n'ont pas de thermomètre (99%). C'est sûr qu'à 3 euros en moyenne, c'est un gros investissement, comparé à un écran plat ou au dernier smartphone. On tombe alors dans des notions extrêmement vagues de ressentis subjectifs de la température ambiante de l'appartement, à coups de « Je gèle », « Il fait plus chaud chez ma voisine », « Mon bébé a les pieds froids, donc il fait moins de 19°C », ou encore « Je suis obligé de mettre un pull chez moi. » En novembre. Scandaleux, vraiment.

Ceux qui appellent, ne disent rien pendant 20 bonnes secondes, et ont finalement l’air étonnés de vous avoir au téléphone. Genre, en fait c’est vous qui les avez appelés, et ils ne savent pas particulièrement pourquoi. 

Ceux qui font des enquêtes téléphoniques, ont deux de tension et le niveau d’élocution d’un enfant du même âge, vous posent plein de questions sans intérêt en butant sur les mots (alors que non de non, ils sont pas censés répéter les mêmes phrases toute la journée ??), et s’énervent quand vous leur dites que vous n’avez pas le temps et d’autres lignes qui sonnent.  

Et puis le top du top : les affreuses méchantes aigries qui gueulent dans le fond pendant que le mari ramollo téléphone (probablement avec le haut-parleur). « Elle est blonde, cette gourde ? » « Mais elle comprend rien celle-là, c’est pas possible ! »

Le soir, quand je sors, je suis toute remplie d’amour pour l’espèce humaine…  

18 octobre 2015

Terrine de champignons

Résultat d'une improvisation totale à la fin d'une journée marathon en cuisine, testée et approuvée devant Planète Sauvage le 10 octobre, cette terrine de champignons est parfaite dans des sandwichs avec de la salade et des fines herbes, ou tartinée sur du bon pain grillé à l'apéritif...



500 g de champignons de Paris
1 grosse échalote
8 cl de vin blanc sec
1 sachet (5 g) de soupe instantanée aux cèpes Potabio
150 g de tofu soyeux
1 c. à café d'oignon désydraté
2 c. à soupe de levure de bière
3 c. à café de tamari
huile d'olive
sel
thym

Faire revenir l'échalote hachée dans de l'huile d'olive. Ajouter les champignons coupés en tranches et faire revenir jusqu'à ce qu'ils commencent à dorer. Ajouter un peu de thym, saler.

Mixer avec le reste des ingrédients jusqu'à obtenir une texture lisse. Verser dans un plat à four ou un moule à terrine graissé, égaliser le dessus avec une spatule, et cuire 30 minutes dans un four préchauffé à 180°C.

Bon tiède ou froid. Se conserve au frais quelques jours. 


3 octobre 2015

Le tofu pour les nuls

Suite au récit de deux amis en transition vers le végétalisme de la première apparition - légèrement désastreuse - du tofu dans leur cuisine et leur assiette, voici quelques conseils de base destinés aux débutants cherchant à apprivoiser, et si possible manger, cette drôle de pâte blanche.




D’abord, on ne le répètera jamais assez : LE TOFU NE SE MANGE PAS TEL QUEL !!! A part dans la soupe au miso japonaise dans laquelle vous n’avez qu’à balancer vos dés de tofu - du tofu type Mori-Nu, attention, c'est-à-dire un tofu ferme soyeux, qui ne se trouve en France que dans les épiceries asiatiques… je sens que je viens déjà de perdre du monde en route !

On oublie la soupe au miso. Vous en mangerez au resto. Il y a – en France – deux grandes catégories de tofu : le ferme et le soyeux. Les deux se trouvent principalement en magasin bio (je ne peux que vous conseiller d’éviter le tofu longue conservation Bjorg vendu en GMS, au goût et à l’odeur franchement bizarres). Et puis après on a toutes les préparations à base de tofu, toujours vendues en mag bio, genre Croq’ Tofu (horreur !) ou, nettement mieux, les ‘steaks’ de tofu Taifun, ou encore les tofus aromatisés Tossolia

Mais donc, que faire avec du tofu nature. Le soyeux est à utiliser en remplacement des œufs (combiné quand même à autre chose comme de la fécule ou de l'agar agar), dans les flans, crèmes, appareils à tarte, clafoutis, cheesecakes, etc… 

Le tofu ferme peut se cuisiner de quantités de façons différentes, mais comme j’essaie de rendre les choses simples, je vous propose quelques techniques pas compliquées et ne nécessitant pas une liste d’ingrédients longue comme le bras ou à aller chercher aux quatre coins de la ville.

Deux grandes options : le mariné et le pas mariné. L’option 2 a l’avantage d’éviter le temps de pause obligatoire de la marinade et donc de pas devoir prévoir quinze plombes à l'avance ce qu'on va manger.

A) On commence par le tofu pas mariné, tel quel, juste sorti du paquet : 

1) Emietté (pas trop fin), et sauté à la poêle dans de la matière grasse jusqu’à ce qu’il soit bien doré et croustillant. 




Quand c’est bon, hop, on ajoute de la sauce soja / tamari / shoyu, et des épices au choix : ail déshydraté, paprika, cumin, herbes diverses, curcuma, curry… puis servir dans une assiette de céréales et de légumes, sur des pâtes, avec des légumes sautés et des pâtes asiatiques… Quelques recettes utilisant cette technique : 


2) Coupé en petits cubes, et sauté à nouveau à la poêle avec de la matière grasse, jusqu’à ce que les côtés soient bien dorés (pas besoin de faire tous les côtés, retourner une fois c’est bien). Quand c’est fait, on baisse le feu au minimum, et on ajoute ail et oignon déshydraté, puis de la levure de bière en paillettes, on mélange bien et on ajoute de la sauce soja en répartissant sur les cubes. On mélange pour enrober les cubes, et c’est bon. Très bon avec du riz, une céréale, des pommes de terre vapeur ou en purée et des légumes cuisinés à la provençale (tomates, courgettes, aubergines…). Recette ici.




B) Tofu mariné : consiste à faire reposer le tofu (déjà coupé en cubes, tranches, petits cœurs ou ce qui vous fait plaisir) dans une marinade pour lui donner du goût AVANT de le faire cuire. On pourra ensuite rajouter une partie de la marinade dans la poêle en fin de cuisson. Le temps de pause est variable, sachant que plus vous attendrez, plus votre tofu aura du goût. Vous pouvez par exemple tout préparer le soir, mettre au frais, et cuire votre tofu le lendemain midi. Ou à midi pour le soir. Les possibilités de marinades sont presque infinies, mais je vous en propose deux assez basiques :

- Asiatique : sauce soja + ail écrasé + gingembre frais râpé + jus citron + un peu d'eau. Vous pouvez aussi ajouter un peu de sucre ou sirop d’agave pour un côté plus sucré - salé. 

- Italienne : concentré de tomate ou sauce tomate + huile d’olive + herbes Provence ou thym + oignon poudre + sel + jus de citron + un peu d’eau.

Une fois le tofu mariné, vous le faites dorer à la poêle, et c’est fini. Vous pouvez rajouter un peu de la marinade dessus dans votre assiette ou l’utiliser pour assaisonner ce qui accompagne votre tofu (céréales, pâtes, légumes…).