28 mai 2015

Deux pour le prix d'un

Vous allez sûrement dire que je radote et que je passe beaucoup trop de temps dans ma voiture en compagnie de mon GPS schizophrène, mais je tenais vraiment à partager avec vous ma découverte d'une nouvelle spécialité nantaise. Pas le gâteau nantais, non (que, au passage, j'ai l'intention de véganiser très prochainement ; toutes les excuses sont bonnes pour acheter une bouteille de rhum), ni les mignonnes rigolettes, lesquelles ne doivent pas être mangées en rigolant afin d'éviter d'en avaler une de travers. Je veux parler du double rond-point, ou pour bien parler, du double giratoire. 

Le rond-point à trois voies (mention spéciale à celui de la porte d'Ar Mor, que j'évite maintenant comme la peste et le choléra réunis) m'avait déjà plongée dans une certaine perplexité quant à son fonctionnement (je ne parle pas de ce qui est marqué dans le code de la route mais de ce qui arrive pour de vrai, dans la vie réelle). Et voilà maintenant le double rond-point. Pas deux rond-points très rapprochés et séparés par trois mètres de goudron et quatre pots de fleurs, non, des jumeaux, des siamois même, seulement séparés par quelques pointillés de peinture blanche.

D'en haut, ça doit ressembler à deux seins dans leur soutien-gorge, ou à deux oeufs au plat, mais on évite de parler d'oeufs au plat ici, forcément. Deux boules de glace dans un cornet. Deux... ok, j'arrête. 

Le problème, c'est bien sûr quand, par inadvertance, on se retrouve engagé, en compagnie de sa voiture, sur l'un de ces dispositifs. L'idée est apparemment que ça fonctionne comme un seul rond-point. On tourne, on tourne, et on cède la priorité au gars de gauche. Et si on a le mauvais goût de vouloir accéder au deuxième rond-point, on pile en plein milieu pour laisser passer le fameux gars de gauche, en espérant que le gars de derrière n'est pas en train de se recoiffer ou de jouer à Candy Crush sur son portable. 

Question, donc : le double rond-point est-il vraiment une bonne idée ? En cherchant un peu sur internet, le site de La Dépêche m'informe qu'ils pouvaient donner lieu à "des incompréhensions dangereuses" et semble presque regretter l'évitement de justesse d'une "superbe collision frontale entre deux véhicules" sur le double giratoire situé au croisement des avenues Charles-de-Gaulle et Maréchal-Joffre d'Albi (je précise parce que je sens que ce détail intéresse absolument tout le monde), le tout causé par une petite vieille qui avait juste pris le rond-point dans le mauvais sens en sortant de la gare (un détail, en somme). Quand on rajoute là-dedans des vélos et des passages pour piétons, je pense que ça doit pouvoir devenir assez sympa. 

Heureusement, le site de La Nouvelle République est venu à mon secours pour m'expliquer en termes clairs comment aborder ces carrefours. Je cite : "Sur un double giratoire, les deux mouvements en tourne-à-gauche s'effectuent "à l'indonésienne". Voilà. Tout est dit. 




En continuant de farfouiller, j'ai aussi trouvé quelque chose qui fait passer mes deux boules de glace pour de la rigolade à la portée d'un bambin en tricycle : le célèbre rond-point de Swindon en Angleterre, joliment nommé The Magic Roundabout (Le Manège Enchanté) :




Cité en 2007 par la BBC News comme "l'un des dix carrefours les plus effrayants du Royaume-Uni", il a été dessiné dans l'objectif de fluidifier le trafic à ce carrefour très fréquenté, et apparemment, ça marche, du moins si vous arrivez à ne pas faire une crise cardiaque en plein milieu. Selon Wikipédia, et pour rester dans les termes simples et compréhensibles, "le trafic qui circule autour du petit giratoire intérieur se fait dans le sens trigonométrique tandis qu'il se fait dans le sens horaire dans les cinq micro giratoires et dans la boucle extérieure". Si avec ça vous n'avez pas compris, je ne peux plus rien faire pour vous. 



18 mai 2015

Le tour du rond-point

Il y a quelqu'un dans ma vie en ce moment. Je l'ai jamais vu, mais on se parle tous les jours. Enfin, lui, il parle, beaucoup, et je l'écoute. Je l'écoute, et je fais tout ce qu'il me dit, mais d'une façon ou d'une autre, on finit presque toujours par se disputer. Hier soir, quand il m'a une fois de plus démontré que je ne pouvais pas lui faire confiance, je lui ai dit qu'il m'avait beaucoup déçue, et je suis rentrée sans lui.

Je suis en couple avec mon GPS. 

Dans le temps, quand on arrivait dans une nouvelle ville, on passait à peu près 50% de son temps éveillé à essayer de mémoriser le plan de la ville pour aller de A à B en moins de trois semaines et sans passer par Madrid, et les 50% restants à se perdre. Et puis est arrivé le GPS, et tout a changé. Hier, en écoutant mon GPS, j'ai fait Carquefou - Nantes en passant par Ancenis. Ceux qui connaissent apprécieront. Fraîchement arrivée de Chamonix via Les Manins, Hautes-Alpes, 5 habitants, je suis légèrement tétanisée par le périphérique aux heures de pointe ou les rond-points à trois voies (qui a inventé ça ?), et j'ai l'impression que la majeure partie du temps que je passe en voiture, soit j'ai la bouche ouverte avec un air particulièrement intelligent, soit je suis en train de prononcer la phrase suivante : "Ah, merde, c'était là."

Le premier constat, c'est que la voiture est déjà LE lieu où on s'engueule le plus quand on est en couple. Parce que, déjà, le comportement de chacun au volant est une source inépuisable de conflits et d'ailleurs pour moi un test essentiel au début d'une relation. Pour résumer, sont éliminés d'office les abrutis qui roulent trop vite, prennent des risques et en font courir aux autres, s'excitent sur les gens qui osent rouler aux vitesses autorisées, pensent que les règles sont faites pour les emmerder, et d'une façon générale se comportent comme si ils avaient toujours un train à prendre ou oublié de couper le gaz. Et d'autre part, dès qu'on embraye sur un sujet conflictuel, on est coincés ensemble dans une petite boite sans possibilité d'en sortir.

Alors forcément, quand une voix mâle (faudrait faire un sondage pour voir si la plupart des filles mettent une voix de gars, et vice versa. Perso, j'ai pas envie qu'une greluche avec une voix de Miss Météo me dise de faire le tour du rond-point) vous enjoint, en pleine voie rapide, de tourner immédiatement à droite, alors qu'à droite, c'est un champ de betteraves, eh ben le ton peut monter assez rapidement. 

Aussi, on a beau savoir que c'est juste une voix enregistrée et donc totalement dénuée d'émotions, que vraiment, non, il y a pas un petit type dans la boîte en train de s'énerver et de manger son chapeau parce que ça fait trois fois qu'on loupe la sortie, rien à faire, on finit par entendre comme une pointe d'agacement ou de désapprobation. "Faites demi-tour dès que possible. " (Bon sang mais quelle courge celle-ci, je lui ai pourtant dit de prendre la troisième à gauche) - "Sortie imminente !!!" (Genre, 2 km avant...). - "Prenez la sortie. Prenez la sortie ! Prenez la sortie !!!"

Pour rire un peu avec ce demi-tour à faire dès que possible, une petite histoire édifiante trouvée sur la toile. Et la dame est belge, oui, mais c'est une pure coincidence.

La vraie catastrophe, quand même, ce sont les travaux et les nouveautés. Ce sacré boitier a beau passer 10 minutes tous les trois jours à télécharger on ne sait quoi en provenance des boîtes de conserve qui tournent au dessus de nos têtes, il découvre ébahi l'existence de cette jolie route ou de ce rond-point, et panique totalement lorsque confronté à des travaux. La petite flèche tourne, vire et cherche en vain quelque chose de familier dans ce paysage chaotique, vous abandonnant à votre triste sort et vous forçant à décider d'une direction qui s'avèrera bien sûr toujours mauvaise.

Ce que je préfère, c'est quand je sors ma voiture du parc relais, après un long trajet amusant en tramway. Je sais pas pourquoi, l'endroit le perturbe, il sait pas ce qu'il veut : "Tournez à droi.. Tournez à gauche. Tournez à droite !". Avec un peu de chance, je me suis récupéré un GPS schizophrène.



 

6 mai 2015

Pavlova aux fraises

Puisqu'on ne parle plus que de ça dans la blogosphère végane, et ayant de nouveau pour quelques jours accès à un batteur électrique, je me suis moi aussi finalement lancée dans la meringue de pois chiches, et j'ai eu le bonheur de constater que oui, ça marche, c'est facile, pas cher et totalement bluffant au niveau de la texture.

N'ayant pas de robot multimachin (un jour, peut-être...), j'ai fait ça au batteur à oeufs de base, m'attendant à devoir y passer un certain temps, mais en 10 minutes, j'avais une texture parfaite, et assez de meringue pour une pavlova d'anniversaire. Pas de bougies, mais une belle meringue légère et croquante, de la crème fouettée et des fraises bien mûres. Le mieux, c'était la tête de ma grand-mère quand elle a appris avec quoi c'était fait...




Pour la meringue, j'ai utilisé la recette de VG-Zone, sans ajouter d'arôme ou de colorant, avec 100 g de jus de pois chiches bien froid (même pas le contenu d'une petite boite), 200 g de sucre glace, quelques gouttes (pas plus !) de vinaigre de cidre (ou citron), et c'est tout.

Une fois que votre meringue est prête, vous la collez dans une poche à douille et formez un cercle de la façon qui vous plaît, avec ou sans cannelures, sur une plaque recouverte de papier cuisson. Ca peut être une bonne idée de commencer par dessiner un vrai cercle au crayon, ça vous évitera de vous retrouver comme moi - qui ai tendance à réfléchir après, quand c'est un peu tard - avec un truc entre l'ovale et le n'importe quoi.

Ajoutez ensuite un deuxième cercle uniforme à l'intérieur du premier (j'aurais du prendre des photos mais j'étais un chouïa pressée et j'avais de la meringue un peu partout).

Cuisson (dans un four à chaleur tournante) : 1H10 à 110 °C. 

Laisser refroidir, décoller délicatement, poser sur un joli plat, remplir l'intérieur de crème fouettée végétale (ici du Rice Whip), ajouter des fruits frais au milieu, et déguster. 

Prochaine étape : tester ma recette de guimauves avec le jus de pois chiches...